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Depuis 2023-2024, la Parole Errante Demain accueille une fois par mois des séances du séminaire de la division politique. Le séminaire a lieu une fois par mois à partir de 18h30 à la Parole Errante à Montreuil (9 rue François Debergue, métro Croix de Chavaux à Montreuil). Les séances sont libres d’accès et vous pouvez venir ponctuellement ou régulièrement, même sans avoir suivi les séances précédentes.

Sur demande, il est possible d’obtenir un lien zoom pour suivre une séance en visioconférence (pour recevoir le lien, merci de nous écrire à cette adresse : divisionpolitique[at]proton.me).
Voici les dates du séminaire « La division politique » pour l’année 2024-2025 :
15 octobre – Bernard Aspe – La religion du travail
12 novembre – détails à venir
10 décembre – détails à venir
14 janvier – détails à venir
11 février – détails à venir
11 mars – détails à venir
15 avril – détails à venir
13 mai – détails à venir
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Mardi 15 octobre 18h30
Bernard Aspe
La religion du travail

L’extension du concept de « travail » a été au cœur des dernières années du séminaire. Dans cette séance, nous allons revenir dans un premier temps sur une entente plus classique de ce que signifie être au travail, c’est-à-dire exercer une activité rémunérée conformément aux exigences d’un métier spécifique. Mais nous n’allons pas nous y intéresser sous un angle sociologique, ni directement sous la forme d’une enquête politique. Nous allons plutôt tenter de cerner la fonction psychique du travail.

Celle-ci rend compte d’une complicité objective entre les militants et les sujets de l’économie. Les premiers définissent les règles du jeu et ont le pouvoir de les imposer, les seconds n’ont d’autre choix la plupart du temps que de s’y soumettre, même s’ils les désapprouvent. Mais les deux se rejoignent sur le fait de reconnaître que l’exercice d’un métier structure la succession des jours, et l’organisation de chacun d’eux. C’est déjà en ce sens que le travail peut être vu comme cette petite divinité sournoise qui commande le mode d’être quotidien.

Pour ce qui concerne les sujets du refus, celles et ceux qui cherchent à soustraire non seulement eux-mêmes, mais l’ensemble des vivants, aux effets des injonctions de l’économie, cet état de fait se complique d’un paradoxe : en s’inscrivant dans la mise au travail voulue par les militants du capital, chacun.e de ces sujets trouve en lui-même ou elle-même une partie de son être qui sert cela même qu’il doit combattre. Ces paradoxes ne peuvent être résolus ni par une forme de vie aussi soustraite que possible aux injonctions économiques, ni même par l’appartenance à une organisation politique, aussi radicale soit-elle – du moins dans les formes qui en existent aujourd’hui.

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Certaines séances des années précédentes enregistrées sont en ligne ici : https://www.ciph.org/spip.php?article120&var_mode=calcul. Les autres sont disponibles sur ce site, en version texte et pour une partie en version audio.

 Le séminaire de l’année 2022-2023 a travaillé à explorer les figures et les logiques de la « subjectivation politique », les processus par lequel, à un niveau individuel ou collectif, des sujets politiques viennent à exister, à penser et à agir en tant que tels. L’époque d’incertitude extrême que nous vivons, façonnée par les « crises » (pandémique, écologique, géopolitique, énergétique) en cours et à venir, nous confronte peut-être plus que jamais au constat que les modes de politisation actuels ne s’inscrivent plus dans une approche unifiée, dans une vision globale. Cela demande que l’on interroge à nouveaux frais les opérations, les modalités, les enjeux qui font exister les subjectivités politiques aujourd’hui.

Dans une visée de mise en partage collective et non académique de réflexions et de recherches, le séminaire propose d’explorer ces problématiques à partir de différentes perspectives. Nous nous intéresserons aux luttes contre les dynamiques d’oppression et de dépossession, qui s’appuient sur des stratégies d’identification (territoire, race, genre…) aussi bien que de « désidentification », en tant formes de refus des normes hégémoniques ou de résistance face à l’expansion capitaliste et coloniale. La subjectivation sera également appréhendée à partir de l’irruption du « non-humain » sur les scènes contemporaines de la politique, pour essayer de comprendre quels seraient les modes d’une politisation de l’écologie qui porterait à la fois des revendications écologistes et égalitaires. Nous aborderons par ailleurs le rapport aux technologies et aux objets techniques en tant que composantes essentielles de l’histoire récente des subjectivités politiques. Et aussi les tentatives contemporaines de mise en intelligibilité qui se réapproprient des outils fictionnels ou narratifs pour faire « tenir ensemble » des expériences politiques singulières et hétérogènes.

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Le séminaire “paradigmes de la division politique” s’est déroulé de 2016 à 2021 en collaboration avec le Collège International de Philosophie (CIPH).  Ce site propose le texte de la plupart des interventions ainsi que des enregistremenents sonores. A la rentrée 2022, le séminaire de la division politique continue mais indépendamment du CIPH. Il se tient un mardi par mois à Montreuil à la Parole Errante au 9 rue François Debergue à Montreuil, dans la Maison des Écritures et des Revues.