Les collectifs déter’, de nouvelles manières de s’organiser : depuis et hors du métier, entre « pour nous » et « avec eux ».

Léna Balaud

Résumé:

Scientifiques en Rébellion, les Naturalistes des Terres, les Batisseur.euses Déter, les grimpantes, etc. Ces dernières années naissent des collectifs de lutte qui inventent de nouvelles manières de s’organiser et par cela bousculent les catégories qui organisent la pensée de la politique.
Premièrement, ces collectifs partent d’un communauté de métiers et de pratiques, sans pour autant prendre la forme du syndicat ou du corporatisme, et sans porter la lutte directement dans leurs lieux de travail. Quelles rôles jouent encore les rapports de production et de classe dans ces luttes ? Est ce qu’en sortant leur luttes des lieux de travail et en se focalisant sur les pratiques ils inventent une nouvelle conception du « travail vivant » ? Quel « nous » s’exprime dans ces collectifs et dessinant quels rapports de force ?
Deuxièmement, ces collectifs sont composés d’hétérogénéités, et même plus que ça, le désir d’en être tient notamment à la joie des rencontres entre les différents milieux qui composent ces collectifs. Le « nous » qui s’y compose là est original, articulant un rapport à l’altérité en son coeur. Plus précisément, différents rapports de lien par l’altérité s’y expérimentent (entre milieux politiques et classes sociales, entre humains et non humains, entre rapports à des sujets et à des objets de connaissance). Est ce que cela fragilise et affaiblit leur puissance d’antagonisme ? Ou au contraire, ce décloisonnement est-il une garantie de ne pas occulter les dimensions systémiques des rapports de force politiques ?