17 octobre Benjamin Gizard
« Histoire épuisée : politique des récits et logiques de la souveraineté »
Résumé de l’intervention:
La souveraineté semble être partout, de la répression des mouvements politiques aux réaffirmations de la suprématie blanche, jusqu’aux microfascismes au travail et dans nos lieux de vie. Dans le cadre de cette séance, je m’intéresserai à une dimension particulière du pouvoir souverain : il est épuisant. Lorsque la violence souveraine entre en scène, il ne reste le plus souvent que la fuite, parfois la résistance.
J’aborderai l’épuisement des possibles depuis une perspective historique : c’est que le pouvoir souverain affecte aussi nos manières de raconter. Bien souvent les histoires qui touchent à la violence souveraine, alors qu’elles peuvent être écrites avec l’intention de donner des prises politiques, donnent au contraire l’impression écrasante qu’il n’y pas d’autres logiques politiques. Pour comprendre cette difficulté, je présenterai et discuterai plusieurs histoires (anarchistes) de la souveraineté (James C. Scott, Gilles Deleuze et Félix Guattari, David Graeber).
On verra les trajectoires curieuses du pouvoir souverain, ses relations avec les pouvoirs patriarcal, colonial et capitaliste. On verra les différentes pratiques narratives mises en œuvre, avec plus ou moins de bonheur, pour lutter contre l’épuisement, faire exister des formes de vie antagonistes à toute souveraineté.