Séance 4 – L’avenir ne dure pas longtemps
Bernard Aspe
Nous nous sommes habitués à penser la politique sans l’histoire. C’est-à-dire sans la nécessité historique, sans la perspective d’un accomplissement inéluctable de cette nécessité, sans le support qu’elle pouvait être, et l’unité qu’elle pouvait donner aux “scènes” de la politique. Nous avons admis la déconstruction de la téléologie qui donnait figure à cette nécessité. Nous pensions avoir ainsi accompli notre devoir de philosophes qui viennent après les temps de la déconstruction, heureux de parcourir un champ de ruines et de savoir qu’on y restera enfermé pour toujours, y trouvant une forme nouvelle de jouissance maligne, enfin assurés de la légitimité de notre impuissance.
Il s’agit de savoir si cette complaisance à l’égard de notre propre impuissance est réellement sans remède. Si nous ne devrions pas reprendre l’idée d’une finalité historique, que “les choses mêmes” nous désignent. Si nous ne devrions pas (il est bien question ici de devoir) chercher à nous accorder pleinement sur cette finalité, et la placer au coeur de ce que nous pouvons construire ensemble.
Autrement dit, je voudrais reposer la question de la camaraderie.
Enregistrement disponible sur archive.org: https://archive.org/details/seminaire-division-politique-13022024-bernard-aspe
Enregistrement de la séance: