Si la violence est le cœur du pouvoir (ce qui le fonde et ce qui le conserve), comment penser une violence qui soit autre chose que la conquête et l’exercice du pouvoir ? Autrement dit : peut-on distinguer une violence de domination d’une violence de libération ? Puisque nous n’aurons ni l’angélisme, ni le cynisme de croire que la justesse de la cause garantit la légitimité des moyens, comment savoir de quelle violence peut se réclamer une émeute / une lutte décoloniale / une lutte féministe, pour que le moyen mis en œuvre ne détourne ou retourne la fin ?
Je partirai d’un travail collectif autour de lectures de Walter Benjamin, Nathalie Zaltzman et Talal Asad notamment, pour proposer et à mettre à l’épreuve une série de critères permettant de distinguer une violence de libération d’une violence de domination. Trois cas concrets (Sainte-Soline, l’attaque du 7 octobre, les tactiques de riposte féministes) seront étudiés et passés au crible des critères proposés.
Cette séance est proposée par une intervenante de l’école de philosophie.